Un projet d’installation d’éoliennes est évoqué à Tierceville et une réunion publique d’une association prétendant défendre l’environnement (l’APEB) était organisée récemment. Bayeux Bessin Demain espère que TER Bessin, la communauté de communes et les communes concernées vont enfin s’emparer de ce dossier pour faciliter un débat serein, afin de ne pas laisser le champ libre aux « fakes news» et à la désinformation. La question n’est pas de savoir s’il faut implanter les 48 MW éoliens prévus dans le PCAET du Bessin voté à l’unanimité, mais où et comment.
Technologie mature, facile à mettre en œuvre et décentralisée, l’énergie éolienne devient la source d’énergie la moins coûteuse. Comme toute, elle a bien sûr quelques impacts négatifs mais qui peuvent être réduits avec une implantation réfléchie. Ces inconvénients sont sans commune mesure avec ceux d’autres sources comme le nucléaire notamment, très long à déployer, aux coûts non stabilisés, dépendant d’importations d’uranium et qui produit des déchets radioactifs hautement toxiques pendant des milliers d’années.
Notre association qui œuvre pour la transition écologique regrette l’opposition systématique de certains. L’éolien fait l’objet dans le monde entier d’investissements majeurs qui, avec le photovoltaïque, dépassent aujourd’hui ceux faits dans le nucléaire ou dans les ressources fossiles. Cette technologie est selon l’ensemble des scénarios d’organismes publics comme l’AIE, RTE ou d’associations comme Négawatt appelée à se développer massivement d’autant que nous avons en France la technologie et les entreprises performantes pour le faire.
Un argument mis en avant dans le Bessin est l’impact sur les lieux de mémoire. Nous- mêmes, citoyens et citoyennes de cette même zone, pensons pourtant que l’installation d’éoliennes n’est en aucun cas une injure aux jeunes soldats tombés en Normandie lors de la seconde guerre mondiale. Non elles ne suscitent pas non plus une opposition de l’UNESCO. Elles participent au contraire à construire un avenir durable et désirable pour les générations futures, en constituant une des réponses à l’urgence climatique et à l’indépendance nationale. La contribution des éoliennes à l’artificialisation des sols en France et sa consommation de béton est une goutte d’eau comparé aux autoroutes, parkings et zones commerciales sur lesquelles l’APEB est totalement muette.
Nous appelons les élus au réalisme et à encourager les projets « citoyens », co- construits, mieux acceptés et permettant les meilleures retombées économiques sur le territoire. Ils permettent d’utiliser une formidable ressource gratuite et inépuisable le vent, au service de la production d’une énergie décarbonée et en répondant à l’impérieuse nécessité de lutter contre le dérèglement climatique, dont la Normandie subit déjà les conséquences inquiétantes.
